Naissance de la pensée sociale

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« Le devoir immédiat d’agir pour un ordre juste dans la société est le propre des fidèles laïcs. En tant que citoyens de l’état, ils sont appelés à participer personnellement à la vie publique. Ils ne peuvent renoncer à l’action économique, sociale, législative, administrative, culturelle qui a pour but de promouvoir le bien commun »

Jean Paul II

L’équipe animatrice de Limours a , en 2010, impulsé la création d’une équipe mission solidarité. Celle ci a commencé par travailler, sous l’impulsion du P. Luis Romero sur la doctrine sociale. Elle a ensuite réalisé un diaporama présenté à tout le secteur pendant le carême.

Le terme pensée sociale regroupe l’ensemble des textes de l’Église catholique qui décrivent la doctrine de l’Église en matière sociale. On considère que le texte fondateur est l’encyclique « Rerum novarum » (Des choses nouvelles) du pape Léon XIII, publiée en 1891.

 Industrialisation

La révolution industrielle démarre en Angleterre dès la fin du XVIIIe avec la machine à vapeur et la mécanisation du travail.
Suivront la France, les Pays Bas et la Belgique puis le reste de l’Europe, l’Amérique et le Japon. Face à la bourgeoisie naît le concept de classe ouvrière;: les campagnes se vident; les hommes et parfois les enfants, vont travailler dans les usines et dans les mines. C’est alors que la pensée de Marx offre une alternative radicale et crédible: la suppression de la propriété privée afin de pouvoir subvenir aux besoins de tous.
Des objections sont soulevées contre l’action caritative de l’Église: les pauvres, dit-on, n’ont pas besoin de charité mais de justice.

 Justice et charité

En France,la loi Le Chapelier (1791),proscrit les organisations ouvrières, les corporations des métiers, les rassemblements de paysans et d’ouvriers, le compagnonnage…Le syndicalisme se développe dans des nombreux pays. Exemple à Chicago où deux cent mille travailleurs obtiennent la journée de huit heures ; d’autres, moins chanceux doivent faire grève, laissant 15 morts sur les pavés.Ceci provoque la réaction des milieux catholiques , touchés par le malheur et la pauvreté des ouvriers, voulant apporter de l’aide et préconisant la charité comme solution immédiate. Ils seront accusés de paternalisme. Un fossé s’est créé entre les patrons et les ouvriers, travaillant jusqu’à 15 heures par jour, sept jours sur sept, pour un salaire de misère.


En France, les catholiques sont partagés entre
• L’exercice d’une charité ponctuelle ayant pour fonction d’aider localement et de soulager à l’immédiat les grandes détresses
• La création de grands mouvements, qualifiés de progressistes mais aussi d’utopistes. Ils prétendent exercer une influence sur les régimes et transformer la vision de la société…. Ils développent une forme de catholicisme social, franchement républicain.

 Quelques noms français

Frédéric Ozanam Henri Lacordaire Félicité de Lamennais
Historien et écrivain
Collaborateur au journal des républicains catholiques
Co-fondateur de la Société Saint Vincent de Paul
Dominicain et prédicateur inspiré
Milite en faveur de la démocratie chrétienne
Élu député pour Marseille
L’un des chefs de file d’un catholicisme libéral
collaborateur au journal « L’Avenir » condamné par Rome,
favorable à la séparation de l’Église et de l’État.

 Léon XIII : « le pape des ouvriers » et l’encyclique « Rerum novarum »

« L’union de Fribourg » réunit plusieurs cardinaux. Leurs travaux contribuent à encourager les mouvements de laïcs à la réflexion et à l’action. Le cardinal Gibbons défendra auprès du Pape Léon XIII la cause des sans travail. Le cardinal Manning plaidera pour les dockers grévistes…L’engagement d’hommes d’Église dans le domaine social jouera un rôle important dans l’émergence de l’encyclique Rerum novarum», texte inaugural de la « doctrine sociale de l’Église  » en 1891. Le Pape énonce le principe de la dignité du travailleur et ses droits à la protection de sa santé et à un salaire juste. L’encyclique refuse autant le capitalisme libéral que le marxisme. Elle condamne le socialisme qui prétend abolir la propriété privée et affirme la complémentarité du capital et du travail, chacun ayant besoin de l’autre. 
Le Pape justifie le droit et le devoir de l’Église à intervenir dans le domaine social. L’Église vise à mettre fin ou du moins adoucir le conflit, tant par son enseignement qu’en essayant d’améliorer le sort des classes pauvres.

La pensée sociale