40 jours dans le désert

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Le désert, terre hostile « pays de la sécheresse et de l’ombre mortelle, pays où nul ne passe, où personne ne réside » Jérémie 2, 6).

Passer quelques heures, sous 40 degrés, seule avec soi-même, est une expérience d’une grande richesse. Autour de soi, rien. Rien si ce n’est des cailloux, du sable, des rochers et un horizon d’infinitude. Et le silence ! Un silence difficile à percevoir tant dans notre tête bouillonnent des bruits, des bruits qui le couvrent. Il me faudra de longues minutes afin d’atténuer ces perturbateurs intérieurs et plus encore de faire un silence complet. Quelque chose de fugitif me couvre, quelque chose d’étrange, d’une grande douceur. Mon cœur s’emballe puis retrouve un calme serein. Je suis hors du temps. Un appel me tire de ce silence, retour à la réalité, nous sommes un groupe de pèlerins et il est temps de partager notre expérience et de l’offrir par l’eucharistie à Jésus.

Comment retrouver dans le tumulte de nos vies bousculées par tous les drames qui s’invitent chaque jour dans nos foyers, la joie de vivre ? Comment ressentir une paix intérieure quand la morosité s’insinue continuellement ?

Mercredi s’ouvre les quarante jours qui précèdent la victoire sur la mort, cette nuit où tout a basculé où tout ne peut plus être comme avant. Comme les écritures l’avaient annoncé, Jésus, Fils de Dieu est le Vivant, le Vivant parmi nous aujourd’hui et pour toujours. Dans quarante jours, nous fêterons Pâques.

Dans cette attente, notre cœur est-il assez disponible pour accueillir Jésus ressuscité ?

Comment vivre ce carême ? « Créé en moi un cœur pur, O mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit » dit le psalmiste. »

Comment chaque jour, nous rapprocher plus de toi Seigneur ? Comment refaire silence en nous, comment percevoir la brise légère dont tu nous entoures ?

Dans ces quarante jours de désert, il nous faut réapprendre à nous dépouiller de tout ce qui nous encombre, à nous réconcilier avec toi, avec nos frères et sœurs. Il nous faut nous remettre à l’écoute de ta parole, à prendre soin les uns des autres, à aimer. Seigneur Jésus, que ton Esprit nous aide à désamorcer les tentations qui nous écartent de notre Père.

Ghislaine Rocher

NB 1 : Le secteur pastoral de Dourdan organise un voyage en terre sainte du 9 au 17 octobre 2023 avec le père Luis Romero (contacts :  romero.luis@wanadoo.fr et francoise.poinsot@free.fr

NB 2 : Voici un poème pour notre méditation de carême

Au désert

Seigneur, tu t’es retiré au désert
Pour discerner les chemins qui s’offraient à toi.
Et tu as choisi de vivre non comme un dieu,
Débarrassé des fragilités humaines,

Mais comme un homme, au milieu des hommes.
Nous aussi, parfois, nous nous retrouvons au désert.
Tout nous semble si dur, si aride autour de nous, et en nous.
Alors mes projets humains me semblent dérisoires

Mes certitudes d’hier me filent entre les doigts comme du sable.
Seigneur, quand tu es passé par le désert,
Tu y as tracé des chemins combien risqués.
Ces chemins t’ont mené à la Croix

Mais ils nous ouvrent à l’Espérance, à la Liberté, à l’Amour.
Au cœur de nos déserts faits de nos fragilités et de nos doutes,
Tu nous invites, Seigneur, à cheminer
Et à lutter avec les autres hommes
Et à ouvrir des brèches sur cette Espérance que tu nous proposes.

(Paroisse de Chatou)