Editorial de décembre 2025
Le week-end dernier, je me suis rendu à Janvry pour y voir le marché de Noël.
Là, on a vaincu le noir de la nuit par des myriades de guirlandes lumineuses. C’était beau !
Là, une foule innombrable passait de stand en stand pour trouver le cadeau qui réjouira la mine des petits enfants ou des grands enfants que nous sommes. C’était beau !
Mais ce qui m’a marqué, ce sont les crèches exposées dans l’église, les 350 crèches toutes plus belles les unes que les autres. C’est Noël, nous fêtons la naissance de notre Sauveur, nous fêtons la naissance d’un petit être dans une étable, un petit être qui va bouleverser notre humanité. Il est là dans les crèches.
Parcourant les crèches, j’ai été frappé par toutes les nationalités, les cultures représentées. Peut-être me diriez-vous que chaque artisan a voulu s’approprier le petit Jésus, montrer qu’il est venu pour lui, dans son pays, sa région, sa famille pour le sauver, lui. Mais je crois qu’il voulait dire bien plus.
Je contemplais une crèche qui me marquait par sa simplicité, une crèche du Mali. Je pensais alors que Dieu est venu parmi nous dans une pauvre famille juive, mais il est aussi venu sur terre pour sauver chacun d’entre nous. Et en cela, il n’est pas seulement juif, il est aussi provençal, égyptien, russe, polonais, brésilien, malien… Il est de toutes les nationalités. Je me disais aussi que ce n’est pas un petit enfant comme les autres qui est venu sur terre. C’est Dieu qui s’est incarné.
Le Père Casimir aime à raconter que la seule façon d’approcher les oiseaux est d’être un oiseau soi-même. Dieu s’incarne pour que nous n’ayons pas peur de Lui, pour que nous ne nous envolions pas à sa proximité. Pour qu’Il puisse nous dire combien Il nous aime.
Je repensais à ce Dieu qui s’incarne pour nous sauver. En faisant cela, Il montre la grandeur de l’homme. Quel est ce Dieu qui accepte d’être un parmi nous, pour nous proposer de nous sauver ? Cela nous dit beaucoup sur son amour.
Et puis, je me suis dit aussi que si Dieu s’incarne en Jésus, peut-être qu’il s’incarne un peu en chacun de nous. Peut-être que Dieu est un peu en chacun de nous. Ainsi Noël n’est pas seulement la fête de l’incarnation de Dieu en Jésus Christ, mais aussi la fête de l’incarnation de Dieu en chacun d’entre nous. Et c’est une très bonne nouvelle, car qui dit incarnation, dit résurrection. Noël annonce déjà notre résurrection.
Alors, en regardant la jolie petite crèche malienne, j’y ai vu un homme, une femme, une famille maliennes qui accueillent en eux un sauveur, qui accueillent en eux la présence de Dieu.
J’ai regardé les autres crèches et je me suis dit que l’humanité est belle, car dans tous les continents, des hommes, des femmes, des familles cherchent à accueillir Dieu en leur sein, ils cherchent à devenir Corps du Christ. Et ils partagent ce désir avec les exposants et les visiteurs de Janvry.
Quelle belle eucharistie !
Diacre Pierre Novikoff

