Editorial : Espérer contre toute espérance

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« Espérer contre toute espérance. » Epitre aux Romains 4, 18

Depuis quelques années, nous avons l’impression d’aller de catastrophes en catastrophes : Crise sanitaire
liée au Covid 19 avec ses confinements et ses restrictions, crise climatique avec ses canicules à répétition,
guerre en Ukraine avec sa menace d’apocalypse nucléaire, et aujourd’hui conflits sociaux dus à l’inflation
et à la crise énergétique conséquence de l’invasion de l’Ukraine et des sanctions prises à l’encontre de la
Russie…
Pour l’Européen que je suis, citoyen français, prêtre et enseignant d’Histoire-Géographie, tout ceci est
anxiogène et fait peser de graves menaces sur l’avenir. Jamais, je n’aurai cru vivre à ma génération une
guerre de conquête et d’annexions sur le sol européen comme nos aïeux l’ont vécue lors de la Seconde
guerre mondiale…
Tout ceci relève de notre responsabilité et si la foi chrétienne n’avait rien à dire dans une situation aussi
vitale pour l’humanité, elle deviendrait totalement insignifiante !
Comme nous dit Adrien Candiard, frère Dominicain, dans son dernier livre 1 , en commentant le chapitre 13
de l’Evangile de Marc, « les événements que nous traversons ne sont pas une simple erreur de trajectoire. »
Jésus nous dit que la violence fait partie de l’histoire humaine et que le tragique est inévitable parce que
vivre de la Révélation du Dieu Amour peut provoquer aussi bien la conversion que le rejet. Il s’agit avant
tout d’accepter d’aimer et d’être aimé… Pour le chrétien que je suis, toute l’histoire humaine s’articule
entre cet accueil ou ce refus de l’amour de Dieu, tel que Jésus nous l’a révélé dans sa mort et sa
résurrection.
Pour moi, le Christ est vainqueur et il nous révèle que l’amour de Dieu est gagnant. Son apparent échec
avec sa mort en croix tel un malfaiteur, mène à la Résurrection… Triomphe inattendu, alors que les Apôtres
avaient toutes les raisons de désespérer.
« Tout est lié » nous dit le pape François dans sa belle encyclique « Laudato si ». Le souci du bien ou du
mal, au niveau individuel a des répercussions tant négatives que positives au niveau collectif.
Alors… Engageons-nous ! Que ce soit au niveau citoyen, dans les associations ou en Eglise, n’ayons pas
peur de prendre notre part pour un monde meilleur, solidaire et responsable.

Bien fraternellement,

P. Christian Rémond
Responsable du Secteur pastoral de Limours.

1. « Quelques mots avant l’apocalypse » éd. Cerf, 2022.